Qui, quoi, ou, quand, comment, pourquoi ?
Il paraît que des personnes travaillent sur des signes dont l’objet serait de porter un sens au delà de la mémoire et du langage. Il s’agirait de trouver des signes destinés à avertir du danger de mort des stocks radioactifs pour celui qui les découvrirait dans centmille ans et plus. Diament, peux-tu nous dire quel signe bénin (béninois, mais le jeu de mot était tentant) veut dire « danger de mort » ? La tache est rude. Peut-être que la solution est dans l’art. Mais en travaillant sur les signes et les symboles, Diament va impliquer le spectateur d’une manière que je trouve nouvelle. Je ne connais pas l’Araméen, ni les codes des colporteurs, ni les symboles pharmaceutiques, mais je les trouve beaux. Dès lors, je prends le temps de voir et d’écouter. Diament veut-il nous dire quelque chose ? Là encore qu’importe. Diament ne nous tiendra pas la main à chaque fois que nos regards croiseront ses toiles. Le beau a-t-il du sens ? Ici des regards se fascinent par la naissance et le déploiement d’un champignon atomique, là pour un moulage en silicone d’un mètre carré de labour. Je me suis surpris à chercher des signes familiers. Ce qui est amusant dans cette démarche, c’est le dialogue qui s’installe entre la toile et moi-même. Pure illusion en réalité, tant il apparaît que le dialogue se fait entre moimême et… moi-même, mais dialogue qui paraît impossible sans cette interface de l’artiste.
Je regarde, je vois, et je m’écoute.
Christophe ROUSSEAU